Une nouvelle année commence, une nouvelle année pour débuter, continuer, terminer ses projets d’écriture.

Pour écrire, nous avons tous nos méthodes, nos petits trucs qui marchent, qui nous motivent. J’ai donc demandé à nouveau à des amis quel serait leur conseil d’écriture pour 2016, le petit truc qu’ils conseilleraient. Pour auteurs novices comme confirmés 😉

Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour donner des conseils sur l’écriture, mais depuis une petite dizaine d’années j’ai tout de même appris quelques « trucs » importants (bizarrement, il n’y a pas si longtemps ^^) que je peux partager

Je crois que le plus important est de finir des projets, cela apprend beaucoup et flatte l’ego.

Pour mener un texte à son terme, je trouve que le mieux est de concentrer son travail, surtout l’écriture en elle-même et la correction, sur le temps le plus court possible, typiquement quelques semaines ou mois. Cela permet de garder à la fois de la motivation et une vision claire de l’œuvre et surtout de son ton. Attention, il ne faut pas pour autant bâcler la recherche et la préparation pré-écriture, bien au contraire. Savoir avec précision où l’on va et ce que l’on veut faire permet justement d’être plus efficace lors de la rédaction, et si le sujet exige beaucoup de recherches de documentation impossible d’y couper. L’implication est qu’il faut aussi savoir caler sa période d’écriture pour ne pas qu’elle soit perturbée par des vacances en famille ou une surcharge professionnelle par exemple.

Une fois l’écriture lancée, il existe autant de trucs pour avancer qu’il y a d’auteurs avec en tête les quota de mots, caractères ou d’heures. Un petit que j’ai découvert récemment et d’arrêter sa séance juste avant, ou en plein milieu, d’une scène que l’on est impatient d’écrire. La frustration sera un bon moteur pour attaquer la séance d’après, et la nuit ou journée de cogitation supplémentaire ne sera que bénéfique. Pour cette même raison, j’aime moins l’idée d’écrire d’abord les scènes qui font envie. Chez moi, cela n’a pas renforcé la motivation, et j’ai trouvé difficile de raccrocher les wagons ensuite.

Voilà ce que je pouvais dire rapidement, maintenant bonne écriture !

Nikø est un jeune auteur passionné de SFFF, qui voyage aussi bien dans les plaines de la fantasy, sur les routes fantastiques, que dans les espaces infinis de l’univers.

Roxanne m’ayant demandé un petit conseil d’écriture, je dirais que je n’en ai guère. L’essentiel, je crois, est de garder l’envie intacte, et d’écrire avec ses tripes. Qu’importe le résultat, il n’aura de sens que si l’on y met tout son cœur. 

Emilie Querbalec est une jeune plume au talent qui se confirme de jour en jour ; n’hésitez pas à aller découvrir ses publications !

Lorsque Roxanne m’a proposé d’écrire cet article, je me suis d’abord dit : « Cool, un autre moyen de raconter des conneries en ayant l’air intelligent ». Après, j’ai réfléchi – Comme quoi, les miracles de Noël existent vraiment.

La première raison, c’est que malgré ma propension à la bonne blague, je ne pouvais pas dire n’importe quoi. Parce que tu vois, cher lecteur, je considère l’écriture comme quelque chose de sérieux. Pas sérieux comme chiant, poussiéreux ; plutôt dans le sens d’important.

Durant ma somme toute courte vie, je suis tombé amoureux de bien des idées, bien des moyens d’expression. L’amateur de métaphores en moi dirait que j’ai un cerveau d’artichaut. C’est probablement le cas.

Mais aucune de ces passions, de ces excitations n’a duré aussi longtemps que celle pour l’écriture. Même en essayant de m’en éloigner, je reviens toujours devant mon carnet ou mon clavier. Certains disent que la raison tient au fait que mon appartement fasse vingt mètres carrés ; rien que des mauvaises langues.

La seconde raison pour laquelle cet article doit proposer un contenu utile et divertissant tient à l’énorme hache de la taulière du blog. Sérieusement, je pense qu’en un unique moulinet, je finis eunuque cul-de-jatte là…

Bref ! Revenons à la vie, l’univers et mon conseil d’écriture.

Déjà, pour les bases, je vais considérer, cher lecteur, que tu écris et lis plusieurs fois par semaine. Si ce n’est pas le cas, et que tu comptes sérieusement t’améliorer dans l’art de l’écriture, tu es une quiche. Appétissante et avec moult lardons, peut-être, mais une quiche quand même.

Parce que sans ça, tu ne pourras pas maîtriser l’écriture. Oh bien sur, il est possible dans tous les cas de savoir « écrire » : je crois qu’il s’agit d’une compétence enseignée en CP. Seulement, pour écrire, pour faire chanter les mots et les phrases, pour que tes histoires résonnent à travers le cerveau de tes lecteurs, il faut de la maîtrise. Et comme presque tout ce qui ne s’achète pas avec une MasterCard, cela demande de l’entraînement et de la patience.

Parfois, dans un bon jour, lorsque je sors un morceau de prose que je trouve génial, je me dis que je suis passé du côté des maîtres. Puis je me relis. Je me rappelle que Stephen King a mis onze ans d’écriture intensive à être publié. Bradbury huit années avant de produire une nouvelle vraiment mémorable. Alors je ferme ma gueule et je recommence à écrire.

Donc, si tu lis et écris régulièrement, lecteur un brin circonspect, quel est mon conseil ?

Analyse.

Tout ce que tu lis, essaye de comprendre l’effet que ça a sur toi, et pourquoi cet effet là particulièrement. Décortique les phrases marquantes d’un texte au lieu de les poster sur Twitter. L’art de l’écriture est d’autant plus complexe qu’il n’est qu’abstraction. Un film raconte une histoire, mais le fait par l’intermédiaire de la vue et de l’ouïe, principalement. Alors qu’un livre est fait de mots qui n’ont de sens qu’au sein de nos cerveaux, qui sont autant d’informations indépendantes du canal sensoriel qui les portent : on peut lire avec les yeux, les oreilles, les doigts.

A mon sens, voilà la raison pour laquelle comprendre le fonctionnement d’un texte est si ardu : à peu de choses près, cela revient à comprendre comment fonctionnent nos pensées.

Reste que s’efforcer de comprendre les mécanismes des mots et des histoires est indispensable pour qui veut maîtriser l’écriture. Je n’ai pas la prétention de me prendre pour un maître, mais je sais où je vais.

J’ai sondé le brouillard autour de moi et obtenu, après nombre rites sataniques, la direction de la montagne des écrivains. Maintenant, il faut juste y arriver.

Et se mettre à grimper.

Même s’il vous dira qu’il y en a bien plus, les grandes passions d’Hardkey sont la science, la nourriture, raconter des conneries et écrire. Et le pire, c’est qu’il arrive à tout mélanger avec talent.

Mon conseil d’écriture pour l’année à venir est… d’écrire.

Oui, je sais, ça paraît un peu évident dit comme ça, mais surtout, c’est d’écrire quotidiennement, ne serait-ce que quelques lignes, plutôt que d’écrire plus longuement, mais seulement une fois de temps à autre.

L’écriture, comme un sport, demande une régularité qui permet de gagner en aisance au fil du temps. S’astreindre tous les jours à une session d’écriture, éventuellement à la même heure pour en faire une sorte de rendez-vous qu’on intègre dans son emploi du temps, finit par devenir une habitude, voire même un besoin. Personnellement, si je ne passe pas au moins une demi-heure par jour au moins sur mes textes, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose dans ma journée.

Au besoin, si vous manquez de motivation, essayez de trouver d’autres compagnons d’écriture, l’expérience du NaNoWriMo montre que l’effet de groupe offre une bonne émulation.

Et petit conseil supplémentaire qui rejoint le premier, ayez toujours sur vous de quoi écrire, un carnet et un crayon ou une application de prise de notes sur votre téléphone, au cas où l’inspiration se réveille à l’improviste, histoire de ne pas perdre d’idées.

Touchée dès son enfance par le virus de la lecture, puis par celui de l’écriture à l’adolescence, Rachel Fleurotte partage son temps libre entre l’écriture et les musées, son autre passion. Son imagination fertile a déjà donné naissance à plusieurs romans publiés (« Ambre de Clercy » en 1998 et « Opération Akhilleus » en 2004). Elle travaille sur une série de fantasy auto-éditée, « La Septième prophétie », dont les premiers tomes sont sortis en 2013 et 2014. Le tome 3 est en cours d’écriture.

Pour cette année 2016, mon conseil d’écriture sera simple : écrivez tout le temps. Bon, peut-être pas tout le temps, tout le temps, non plus. Mais essayez d’écrire tous les jours.

Emportez toujours un carnet dans votre sac, installez Evernote sur votre téléphone (c’est gratuit en plus), prenez l’habitude d’écrire dans tous les endroits.

Notez les idées qui vous passent pas la tête, écrivez des morceaux de dialogue, des descriptions, réfléchissez toujours à la prochaine scène que vous allez écrire, au plan d’une nouvelle, à la trame d’un roman.

Chez vous, essayez de vous bloquer des plages fixes pour pouvoir écrire. Coupez Internet, mettez de la musique et écrivez sans vous retourner.

Mais surtout, rappelez-vous que vous écrivez avant tout pour vous. Oui, bien sûr, il faudra tenir compte de l’avis de vos bêtas lecteurs, et plus tard peut-être (on l’espère) de votre lectorat. Mais avant tout, écrivez des histoires qui vous plaisent.

Couturière, épéiste, crayonneuse à ses heures, écrivain : il ne manque pas grand-chose au répertoire de Catherine Loiseau, dont vous pouvez découvrir les nombreux écrits dans ses diverses publications !

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Enfin, en ce qui me concerne, voilà ce que je pouvais vous dire :

Contrairement à certains de mes collègues qui peuvent vous pondre un roman entier en quelques mois, j’ai un rythme d’écriture particulièrement lent. Les plages de gribouillage que je me ménage devraient donc, dans l’idéal, être le plus efficace possible. Ça, c’est la théorie. En pratique, je galère énormément à sortir une phrase depuis que je revois mon style, mais, à contrario, je suis bien plus satisfaite de ce que j’écris que quand ça s’alignait presque tout seul.
Mon « conseil » est donc le suivant : sortez de votre zone de confort. Et j’entends par là aussi bien les thèmes, les intrigues, les personnages, la façon d’écrire, etc.
C’est facile de tomber dans la routine, de réutiliser les mêmes recettes parce que ça fonctionne, pour vous comme pour vos lecteurs. Cependant, au bout d’un moment, ça tourne en rond, le renouvellement a du mal à se faire, et on se lasse – auteur, comme lecteurs.
Se confronter à de nouveaux défis permet de relancer la flamme, de se poser des questions, d’aborder des aspects auxquels on avait pas forcément réfléchi de prime abord, mais qui finalement sont parfois importants et nous offrent une nouvelle vision des choses. Et puis rater, comprendre pourquoi, réessayer et réussir, même si c’est frustrant au début, ça fait aussi très plaisir !
Alors, attention : je ne dis pas qu’il faut tout changer du jour au lendemain. Si vous êtes du genre à écrire avec des tournures simple, du fantastique et avec des récits rythmés, ne passez pas tout d’un coup à un texte de hard SF contemplatif avec des phrases de dix lignes ! Il faut y aller par petites touches, en commençant par ce qui fait envie, pour se poser, peut-être, plus tard, des défis plus conséquents à relever.
Car comme pour tout, l’écriture se nourrit d’évolution. Et si ce changement ne vous plait pas, ou que c’était simplement pour tester, qu’importe ! Vous aurez développé quelque chose, vous aurez apporté une nouvelle eau à votre moulin, qui se retrouvera nécessairement dans vos futurs écrits (ne serait-ce que parce que vous vous êtes rendu compte que, décidément, la fantasy, ce n’était pas pour vous, par exemple).
Les AT (Appels à Textes) sont entre autres un très bon moyen pour se faire la main, pour tester quelque chose de nouveau. Non seulement vous aurez l’émulation d’une date limite pour vous forcer à produire, un cadre qui pourrait vous pousser à varier, à sortir de vos frontières, mais en plus, vous aurez éventuellement un retour par un œil externe sur votre production (en demandant gentiment, parfois, on vous donne rapidement un avis ^^) ; sinon, vos bêtas-lecteurs habituels, ou toute autre communauté du net sympathique sera ravie de vous donner un coup de main.
Alors n’hésitez pas : pour 2016, osez ! expérimentez ! « Celui qui n’a jamais échoué n’a jamais rien tenté », disait Einstein.

Et vous, quels sont vos petits « trucs », vos méthodes, pour écrire ?